
Parcours universitaire
Stéphane Bellemin-Laponnaz a fait ses études à Grenoble (Université Joseph Fourier) puis à Strasbourg (Université Louis Pasteur) pour obtenir un doctorat en 1998 sous la direction du Prof. John A. Osborn et du Dr. J. P. Le Ny. Le sujet de la thèse portait sur l’étude de complexes oxo à haut degré d’oxydation et leurs applications en catalyse homogène. Il a ensuite effectué un stage post-doctoral au Massachusetts Institute of Technology sous la direction du Prof. Gregory C. Fu pour travailler sur le développement de réactions de dédoublement cinétique. En 2000, il rejoint le groupe du Prof. Lutz H. Gade à Strasbourg en tant que Chargé de recherche au CNRS et s’intéresse en particulier à de nouveaux ligands pour la catalyse énantiosélective. En 2010, il intègre l’Institut de Physique et Chimie des Matériaux de Strasbourg en tant que Directeur de recherche CNRS. Il est également conseiller scientifique de la société INEO TECH et a été président de la Division de Chimie de Coordination de la Société Chimique de France.
Distinctions
1998 Prix de thèse ADRERUS
2005 Médaille de bronze du CNRS
2009 Prix de la division Chimie de coordination, Société Chimique de France
2013 Prix Sandmeyer, Société Chimique Suisse
2013 USIAS Fellow
2023 International Organic Chemistry Foundation Lectureship, Japon
2023 Jean Tirouflet Lectureship, Université de Bourgogne
2023 Chemistry Europe Lecturer, 8th EuChems Conference on Nitrogen Ligands
Thèmes de recherche
Les phénomènes asymétriques en chimie moléculaire : Ce thème porte sur les effets non linéaires en catalyse et leurs implications pour la compréhension des mécanismes réactionnels et les phénomènes d’amplification asymétrique. En 2020, un résultat expérimental jugé alors irrationnel nous a permis de découvrir un cas où un catalyseur quasi-racémique donne un excès énantiomérique supérieur à celui obtenu avec un catalyseur énantiopure (Nat. Cat. 2020). Ces observations ont conduit à des études mécanistiques et à de nouveaux modèles expliquant des phénomènes jusque-là non élucidés (Chem. Sci. 2020). Pour évaluer leur portée, nous explorons désormais des systèmes catalytiques plus complexes, illustrant que la catalyse asymétrique relève d’une chimie des systèmes (Nat. Synth. 2024, ChemistryEurope 2025).
Chiralité et matériaux dynamiques : Une propriété d’un système biologique peut émerger de l’interaction dynamique et réversible entre des composants plus simples, intégrés et capables de réagir à un stimulus. La nature exploite notamment la chiralité pour favoriser des processus de reconnaissance efficaces. En s’inspirant de ces principes, nous utilisons des métaux associés à des ligands chiraux simples afin d’induire des auto-assemblages contrôlés (EurJIC 2024). Ces systèmes peuvent ainsi former des métallopolymères capables de se réorganiser en réponse à un stimulus externe (Chem. Commun. 2020).
Des agents thérapeutiques pour combattre le cancer : Récemment, les complexes de métaux de transition stabilisés par des carbènes N-hétérocycliques (NHC) ont montré un fort potentiel anticancéreux. Toutefois, un véritable développement préclinique nécessite une synthèse modulaire pour concevoir des complexes fonctionnalisés ou conjugués, favorisant la diversité moléculaire et l’identification de composés cytotoxiques prometteurs. Ces dernières années, nous avons développé plusieurs stratégies de fonctionnalisation simples pour les complexes de platine (EurJIC 2020). Nous sommes désormais en mesure de cibler des types spécifiques de cancer, tels que le glioblastome, dont le traitement actuel reste insuffisant, avec une survie médiane inférieure à 16 mois en raison de la résistance, notamment liée aux cellules souches cancéreuses (Int. J. Pharmaceut. 2023, RSC Med. Chem. 2025).
Publications
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